Cette seconde chronique parle d'aujourd'hui...
Ok c'est pas forcément la meilleure entrée en matière. J'avoue qu'il est assez difficile de débuter une page blanche. Il faut lancer les premiers mots, les effacer, reprendre, écrire plusieurs phrases, effacer, recommencer, jusqu'à trouver une première forme qui convienne, et qui soit à la hauteur de ce que l'on veut raconter. le temps que nous accorde ce confinement est propice, dans mon cas à cet exercice. Comme tout exercice, pour s'améliorer, il faut pratiquer, confronter ses résultats, se faire bananer, et remonter à cheval...
Alors voila la #2 chronique de #confinement qui n'aurait pas été possible sans notre cher ennemi, le #sarscov2 ou plus symptomatiquement parlant, #covid_19.
<-- C'est lui, là!
Si je devais résumer ces 15 premiers jours en une journée type ce serait un peu comme çà...
7h00 : le réveil sonne... On essaye de garder le rythme de la vie normale. Du coup, on tourne un peu dans le lit jusqu'à ce que le réveil de la chambre d'à coté commence à chanter la douce musique "Mamaaaa, Papaaaa, Bibiiiiiiiiiiiii"...
7h15 : trainant des pieds, je fais grincer les escalier pour atteindre la cuisine. L'espadrille de madame tente un croche patte, je l'évite en me rattrapant à la table, cette dernière tente une esquive. C'est bon, je suis bien réveillé! L'eau chauffe, le café libère une douce odeur dans la maison, trois assiettes 4 tartines et un bol de céréales et hop, à la douche.
8h30 : On tire à pile ou face celui qui bossera ce matin (l'autre devra s'occuper du monstre faire la vaisselle, préparer le repas et s'assurer de ne pas faire trop de bruit!). Arf, encore perdu... Celui qui s'occupe de l'enfant l'aprem a quand même la quiétude de la sieste, ce qui laisse le temps d'une petite visio, hein c'est pas non plus du farniente!
9h00 : C'est parti pour une demi-journée de taf. On check les mails, ça va pas de mauvaise nouvelle. Enfin presque, je reçois les nouvelles du front : nombre de cas recensés, nombre de réa, nombre décès, nombre de sorties... J'ouvre quelques pages pour rester sur la brèche, Le Monde, Le monde Diplo, Basta mag, la Dépèche, et autres média quotidiens. Rien de nouveau dans le monde, Tout le monde souffre, mais Trump continue a faire le pitre à la télé... Et puis tout s'enchaine. On écrit un rapport, une heure de visio, 10 mails, petit café, et ça file jusqu'à 13h, sans lever le nez!
13h00 : Point sur les nouvelles du front. Retour sur les activités de développement personnel proposé à l'enfant (pâte à sel, peinture sur rouleau de pq, lecture de ouioui, ...) afin de maintenir la continuité l'après midi. Puis petit resto maison (tu peux manger tout ce que tu veux, mais faut le préparer toi même et t'assurer que le frigo est plein...), café, et on enchaine avec le reste de la journée.
13h30 : Premier meeting de planification de l'aprem avec l'enfant. Point sur les activités déjà initiées en amont et mise en place du plan sieste. En général ça se passe bien, mais vu le contexte, quelques difficultés peuvent t'obliger à fonctionner en mode dégradé...
Au mieux, ça te laisse deux heure de répit en plus, au pire, faut enchainer sur du lourd.
14h00 : C'est là que je sors ma botte secrète. La petite balade pour rendre visite à la princesse sirène qui vie dans le château d'eau! On enfile un gilet (rose), une doudoune, un tour du cou, une casquette, des baskets, on prépare la poussette avec les bébé, et le gel hydroalcoolique "Parce-qu'il faut bien se laver les mains à cause du virus qui nous confine", et enfin le petit papier pour s'auto-autoriser à sortir (on est d'accord que c'est pour nous emmerder, et pouvoir mettre des amendes...).
15h30 : Retour à la maison. On enchaine sur "Papa, je peux te maquiller ? Bon d'accord, mais après on prépare le goûter et la tarte pour ce soir." Du rouge par là, un peu de bleu, ha tiens, du jaune, et du noir sous les yeux... Ouf, il n'y a plus de vert!
Alors Julia, ça te dirait de faire une jolie tarte aux pommes? On l'appellera Gérard et on va la faire mariner avec du caramel au beurre salé et un peu de crème... Léger quoi. De toutes façons, on ressortira tous avec 10kg en plus!
16h00 : L'enfant tombe enfin... Après avoir lutté pour sa survie toute la journée, la bête s'offre un moment de répit en entamant une sieste salvatrice. Pas de repos pour les braves. C'est lheure de checker les mails, de laver les tasses qui trainent, ranger les crayons disséminés comme des pièges dans tout le salon. En ces temps confinés, la maison ressemble à une scène de guerre qu'on essaie d'endiguer sans vraiment y être préparé... Ho mais attends, on dirait du déjà vu. Noonn. Ho, mais, je te vois. Non, attends, je ne suis pas en train de faire allusion à une certaine gestion de crise menée par un (plusieurs) (de nombreux) pays face à une épidémie de virus inconnu. Non, je n'oserais pas... Ou peut être juste un peu.
17h00 : L'enfant ne va pas tarder à se réveiller. Je finis rapidement de m'instruire sur la situation du pays. Encore des gens qui ne peuvent pas rester confinés. encore des soignants à bout de force, encore des travailleurs "essentiels" écrasés par la crise qui peut être ne se relèveront pas de cette pandémie, encore des actes de rejet auprès d'aides-soignants, de médecins ou d'infirmiers vivant sur le palier, encore un fossé qui se creuse entre les classes sociales... Mais parmi ce dédale de mauvaises nouvelles on entrevoit un autre possible. De l'entraide, des solutions se développent pour venir en aide aux établissements (sociaux et médico-sociaux) qui en temps normal s'occupent de nos vieux, nos personnes handicapées, nos jeunes en difficultés, nos délaissés et nos laissé pour compte. D'autres encore proposent de s'engager pour la communauté en faisant les courses, préparant ou transportant des repas, prêtant des logements, soutenant les oubliés, ceux en difficultés, en étant à l'écoute...
Faire le tri dans toute cette masse d'information n'est pas chose aisée. Les sources se multiplient, les fake news s'immiscent, les polémique séclatent, les débats stériles s'installent, mais heureusement, l'espoir de sortir de notre tanière nous tient éveillé.
17h30 : Décrochage des news, le réveil matin (Julia, voir plus haut) sonne la fin de la sieste. S'enchainent alors petit goûter (céréales, verre de lait, on reste simple), puis phase créative. Dans ce contexte, tout ce qui vous passe sous la main peut servir à créer une histoire, un personnage, du mobilier de dinette... Parmi les différents projets artistiques entamés depuis 15 jours, nous allons pouvoir finir nos "émotions" en rouleaux de papier toilette. La colère (ci-dessous), la sérénité, ou encore la peur et la joie ont fait leur apparition dans le salon.
18h30 : Petit brainstorming pour faire le point sur la journée. "Ca va, tu as passé une bonne journée? Tu ne t'es pas trop ennuyé aujourd'hui? qu'est-ce qui te ferait plaisir pour le diner ce soir? OK, ça ne fera que 10 jours d'affilés que tu manges des pâtes... Quel légume tu vas choisir aujourd'hui (pour faire de beaux cacas)?"
Un petit temps calme, histoire de dessiner deux trois virus et hop, le repas est prêt!
19h00 : A taaaaable Julia! C'est généralement le moment ou on bataille le plus. Le confinement amène un peu de régression. Pour s'assurer d'un minimum de nourriture dans le petit estomac de l'enfant, obligé de la nourrir à la cuillère (on a essayé l'entonnoir, mais elle s'étouffe à chaque fois...).
19h45 : Ouf, on a réussi à lui faire manger 3 cuillères. Il est temps de négocier un débarbouillage, un brossage de dents, un pyjama... 45 minutes seront nécessaires...
20h30 : C'est l'heure de l'histoire avec mamie en visio. Après avoir choisi des personnages le matin, Julia a droit à son histoire inventée du soir. Puis s'enchainent les histoires dans le lit, et enfin, si tout va bien, un dodo vers 21h - 21h30...
21h30 : enfin au calme. C'est lheure de checker une dernière fois (avant la prochaine) ses mails, d'engloutir un petit repas salvateur et de s'enfoncer dans le canap en regardant Homeland, The WalkingDead, ou autre série drôle et reposante...
Merci en tout cas d'avoir passé cette journée avec nous. J'espère que vous avez passé un agréable moment et que vous reviendrez avec plaisir!
Surtout n'oubliez pas les comportements à adopter en cas de pandémie!
En attendant, voici les suggestions du jour. Pas de mauvaise surprise, tout est frais (ou presque)!
La phrase du jour by Julia : "Tu sais, si je trouve un collier la reine des neiges au magasin, je le prends et je te le donne... Ha, donc tu vas le voler? Ben oui papa, et après je cours jusqu'en Allemagne pour te l'amener. Je vais descendre de l'avion et je vais atterrir chez vous!" Oui oui, tout va bien, ce n'est que l'effet du manque d'oxygène au ras du sol!
L'article du jour : L'article du WashingtonPost traitant de la possible destruction d'un système local au profit des grande entreprises du net "The new coronavirus economy: A gigantic experiment reshaping how we work and live" par Craig Timberg, Drew Harwell, Laura Reiley et Abha Bhattarai https://www.washingtonpost.com/business/2020/03/21/economy-change-lifestyle-coronavirus/
La lettre du jour (suggéré par Nathalie B) : Sur France Inter, lu par Augustin Trapenard : "Sachez, Monsieur le Président, que nous ne laisserons plus nous voler notre vie..." : Annie Ernaux. Dans cette lettre adressée à Emmanuel Macron, elle interroge la rhétorique martiale du Président https://www.franceinter.fr/emissions/lettres-d-interieur/lettres-d-interieur-30-mars-2020
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